relation avec le cheval

Bases d’une relation positive avec son cheval

Un cheval parfait?

Qui ne rêve pas d’avoir un cheval « parfait » ? Ou qui ne pense pas déjà l’avoir?

Mais en fait, qu’est ce qu’un cheval « parfait »? Peut-on acheter ce modèle de cheval? Ou peut-être y-a-t-il des lignées de chevaux « parfait »?

Dans tous les cas cette « perfection » sera, comme vous vous en doutez, très subjective. Ce qui sera souhaité par certains, ne le sera pas par d’autres. Pour certains ce sera, le cheval qui les amènera plusieurs heures dans la nature, pour d’autres ce sera celui qui les amènera gagner des championnats importants, pour d’autres encore ce sera le cheval qui leur tiendra compagnie, etc.

Des codes sociaux

Au delà, de ce qui sera fait ou non avec son cheval, il y a pour moi des règles incontournables à poser lorsque l’on entre en relation avec un cheval.

Des règles vous vous dites? Alors que pour vous votre cheval « parfait » est celui qui a la possibilité de vivre libre comme il le souhaite? Et oui, il y a bien des règles à poser, selon moi, dès le moment où l’on interagit avec un animal, qui ne l’oublions pas, n’est plus un animal sauvage libre de vivre comme il le souhaite. Ces règles ne sont pas là dans le but de brimer votre relation avec votre cheval. Elles sont là dans le but d’apprendre à vivre ensemble. Ce sont des règles et des codes sociaux de la relation humain-cheval.

La relation avec un cheval a, en effet, besoin de règles et de codes de savoir-vivre et être ensemble. Le cheval étant un animal grégaire, c’est à dire un animal qui vit en groupe. Du moment où vous êtes avec lui, vous êtes un membre du troupeau. Ainsi, si vous êtes seul avec lui, vous formez un petit groupe de deux individus, on est alors à la frontière du troupeau, mais des codes vous sont tout de même nécessaires. Deux possibilités: soit votre cheval choisit les codes, soit c’est vous qui les décidez. Pour des questions de sécurité évidentes face à un animal d’environ 500kg, je choisis les règles à établir.

Je vois les règles que je mets en place, non pas comme des moyens de diminuer la liberté de la relation de l’humain avec son cheval, mais comme l’ouverture d’un espace de communication entre deux espèces.

Je vais ici vous présenter des règles très simples que je pose dès que je rencontre un nouveau cheval, que ce soit un tout jeune poulain ou un cheval adulte. Bien évidemment, des expériences précédentes, avec parfois une absence de règles, compliquera leur mise en place.

Des attitudes banalisées

Un geste anodin, celui de mettre un licol à son cheval afin de le manipuler pour l’amener quelque part. Qui d’entre vous, propriétaires de grands chevaux, ne sont pas sur la pointe des pieds afin d’essayer de passer le licol derrière les oreilles? Ou qui ne sait pas pris un coup de tête de la part de son cheval qui voulait chasser un insecte alors que vous souhaitiez le licoler? Ou encore un cheval qui bouge pendant ce temps? Est-ce des attitudes banales à cautionner?

Parfois ces attitudes du cheval ne sont même plus perçues par les propriétaires tellement elles sont devenues courantes. Et oui, si je ne vous avais pas posé la question de manière détaillée, vous m’auriez sans doute répondu que vous n’avez pas de problème pour licoler votre cheval.

Une bulle

La première chose à mettre en place, est d’instaurer une bulle de sécurité autour de vous. Vous allez ainsi expliquer à votre cheval qu’il y a une distance à respecter autour de vous. Une zone dans laquelle vous ne tolérez pas de coups de têtes, de gestes brusques de sa part, de coup de pieds, etc. Vous ne trouverez pas de meilleure illustration à ce propos, que l’observation de juments au sein d’un troupeau. Un autre cheval qui approche un peu trop près de manière non souhaité équivaut à un coup d’oreilles couchées pour lui demander de rester à distance.

Afin de mettre cela en place, vous allez au début peut-être avoir besoin d’une corde afin d’éloigner votre cheval lorsqu’il viendra trop près de vous sans que vous le souhaitez. Ou alors l’éloigner lorsqu’il aura eu un des comportements non souhaité listé plus haut.

Ensuite vous pourrez, lorsque vous pouvez être à côté de votre cheval, sans qu’il ait de mouvements non souhaités, lui mettre un licol. Je commence toujours, par passer la corde autour de l’encolure du cheval. Cela me permet d’avoir une action pour lui demander de s’éloigner s’il est agité ou au contraire de lui demander de patienter sans bouger.

Céder à la pression

Je lui demander ensuite, toujours à l’aide de la corde et de mon bras, de descendre sa tête. J’apprends ainsi au cheval à céder à une pression derrière les oreilles. C’est une des bases essentielles d’une relation positive avec son cheval, mais également un élément essentiel de sécurité. Un cheval qui sait céder à la pression sur sa nuque, ne tirera pas au renard à l’attache si par hasard la corde d’attache venait à lui passer par dessus la tête.

Une fois que le cheval respecte ma bulle de sécurité et qu’il descend sa tête sur une simple demande derrière ses oreilles, puis ensuite sur son encolure, je peux lui mettre un licol. Pour cela je garde toujours un bras par dessus son encolure pendant que j’enfile le licol. Il apprend ainsi que le code est de rester tranquille la tête en bas durant ce moment.

Brouter?

Une dernière base essentielle dans mes règles avec le cheval concerne ce qu’il peut ou ne pas faire une fois qu’il est en licol. Qui parmi vous s’est déjà fait arracher le bras en sortant votre cheval du pré, parce qu’il voulait manger alors que vous essayez difficilement de refermer la porte?

Le cheval en tant qu’herbivore, passe la plupart de son temps à manger, pour lui c’est donc naturel de vouloir manger tout le temps. Cependant, j’établis, pour le confort du cheval et de moi-même, la règle de ne pas manger si cela n’a pas été autorisé. Il s’agit pour moi d’une question de point de vue que le cheval a de notre relation. Comme je l’ai déjà dit précédemment, une relation sans règle est pour moi une relation anarchique et de mauvaise qualité. Ce sont les règles et les codes qui ouvrent les portes d’un espace commun humain-cheval de communication et de respect mutuel.

Cela veut-il dire que je n’autorise jamais mon cheval à brouter lorsque je le tiens en longe? Non, le monde et la relation que je construis avec un cheval ne comprend pas que du noir ou du blanc. C’est dans toutes les nuances au sein du respect des codes et des règles qu’elle se crée. Ainsi, j’établis, un code vocal « broute » lorsque je souhaite autoriser un cheval à manger. Et vice-versa le code « fini » pour lui signifier lorsque je souhaite qu’il arrête. Au besoin, je m’aide de la corde pour lui demander d’arrêter en le faisant tourner autour de moi. Ainsi, il se rappelle que lorsqu’il ne respecte pas une règle, je lui demande de s’éloigner, comme lorsqu’il entre dans ma bulle pour avoir un comportement inapproprié.

Généraliser

J’établis les mêmes codes une fois que je suis sur le cheval. Qui n’a jamais fait, dans sa jeunesse, l’expérience du poney qui plonge la tête en plein galop pour brouter une touffe d’herbe dans un pré? C’est non seulement irrespectueux pour l’humain, mais particulièrement dangereux. Alors que ce sont des conduites qui peuvent être évitées avec de très simples règles.

Il y a bien sûr d’autres règles et codes que je mets en place avec un cheval, mais ceux que je présente ci-dessus sont les plus basiques et essentiels et si souvent pas encore acquis chez les chevaux.

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